03/09/2014
Pourquoi une nouvelle organisation des rythmes scolaires en France ? Pourquoi tant de haine ?
La loi votée en 2012 dit simplement : 24h d’enseignement par semaine réparties sur 9 demi-journées avec un maximum de 5h30 par jour.
Ses objectifs : Favoriser pour l’élève des moments propices à des apprentissages de base plus efficaces, pour lutter contre l’échec scolaire. Apporter en parallèle à l’enseignement classique des activités de développement personnel visant à valoriser l’enfant et à le placer dans un contexte favorable aux apprentissages fondamentaux.
Cette loi découle d’études menées de longues dates par des chrono-biologistes spécialisés sur les rythmes biologiques des enfants. Ils ont démontré la pertinence d’aménager des plages d’enseignement fondamental le matin de 9h à 11h 30 et le soir de 15h à 17h. Les autres périodes de la journée doivent être occupées par des activités d’éveil ou de repos et bien sûr, à se sustenter.
Alors, pourquoi tant de polémiques ? Pourquoi ces horaires reconnus n’ont-ils pas été respectés ? qu’en disent les enseignants et leurs syndicats ? Comment les fédérations de parents d’élèves ont-ils accompagné cette réforme nécessaire pour la réussite de leurs enfants ?
Il est certain que l’on peut se poser toutes ces questions. Je ne peux moi-même y répondre tant les médias ont peu abordé le sujet sur ce registre !
Pour avoir conduit une action de ce type au début des années 80 à St-Egrève lorsque j’étais adjointe à l’animation générale et que mon action visait à coordonner les actions éducatives, culturelles et sportives de la commune, je peux affirmer que cela marche et je peux confirmer que le corps enseignant n’est pas forcément particulièrement favorable à une reconsidération de ses propres rythmes de travail. Je confirme également que la mise en œuvre d’une telle organisation coûte à la collectivité qui la porte. Mais, les moyens à déployer ne justifient-ils pas les objectifs visés, dans une société qui privilégie autant la réussite scolaire et ses diplômes ?
Je suis assez surprise que la raison de cette nouvelle organisation ne soit presque pas évoquée par les media qui débattent du sujet. La polémique étant devenue l’essentiel de la transmission de l’information. Les media se valoriseraient pourtant à plus exposer les formes de la compréhension plutôt que de la discorde; à être pédagogues, en quelque sorte...
Je suis surprise que l’on ait choisi d’organiser ces temps périscolaires en fin d’après-midi plutôt qu’en début, je suis surprise que l’on ait parlé de garderie et d’animation, car ce n’est pas l’esprit des études menées et de la loi. Son application est au rabais, il aurait pu en être autrement !
Ce temps d’éveil doit être culturel au sens large avec des découvertes essentiellement artistiques et sportives ou liées à la nature, dans des activités capables de révéler des enfants qui ne brillent pas dans les disciplines habituelles de l’école. Pas d’élitisme donc, mais une mise à la portée de tous de ce qui fait expression et qui peut permettre à un enfant d’exister en tant qu’individu, dans un groupe. Classes éclatées, choix personnels respectés, l’enfant doit se sentir libre de faire ce qu’il aime, au sein de l’école, de pouvoir découvrir de nouvelles disciplines d’action et ainsi de pouvoir se réconcilier avec l’étude et se réaliser, une heure et demie par jour. Pouvait-il y avoir de meilleur programme ?
Alors, mesdames et messieurs les élus des communes, les parents d’élèves et les enseignants, encore un petit effort. Artistes, comédiens, plasticiens, danseurs, musiciens, marionnettistes, clowns, acrobates, équilibristes, sportifs de disciplines collectives ou individuelles, les intervenants culturels, naturalistes et sportifs et des associations spécialisées ne manquent pas dans notre pays… je gage qu’ils ne demandent qu’à travailler…. Avec vous !
15:36 Publié dans 1. De vous à moi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brigitte périllié, rythmes scolaires, enseignement
29/07/2014
La maison champollion à Vif
Avec le changement de municipalité à Vif, le projet de musée à partir de la maison de la famille Champollion peut enfin être repris.
Comme je l'ai maintes fois évoqué dans les colonnes du journal de Vif ou en Conseil municipal, ce projet devrait être une réalité depuis au moins 5 ans. L'ancien maire, Jean Mourey, n'a pas pris les décisions qui s'imposaient pour permettre la réhabilitation de la maison familiale et par la même, l'ensemble du musée.
Les dernières élections ont rebattu les cartes et, enfin, les élus municipaux reprennent le dossier pour tenter de le faire émerger... Mais, le contexte économique et financier n'est plus le même en 2014, qu'en 2009, date à laquelle le Conseil général avait déposé la demande de permis de construire. Aujourd'hui, avec l'annonce de la disparition prochaine du Conseil général, il nous faut trouver une autre stratégie, voire un autre projet pour ce site, inscrit aux bâtiments de France.
Voici la note que j'ai écrite ces derniers jours pour appuyer les démarches entreprises par le maire Guy Genet auprès du Président du Conseil général. Cet après-midi, nous rencontrons le vice-président chargé de la culture et du patrimoine.
Il sera aussi nécessaire de rencontrer le président de la Métro et celui du Conseil régional.
Voire la note :La Maison Champollion à Vif vers 28-07-14.docx
13:51 Publié dans 2. Le Canton de VIF-Pont de Claix | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maison champollion, brigitte périllié, canton de vif, conseil général de l'isère, maisire de vif, 38450
21/04/2014
Le monde qui pleure !
Le récent redécoupage des cantons et la perte pour Vif de son appellation de chef-lieu de canton, a fait sujet lors de la tentative de négociation entre la liste Parrot et celle que je conduisais lors de ces dernières municipales.
Ne me suis-je pas vue reprochée de n'avoir pas versé ma larme lorsque j'ai découvert ce changement et de ne m'être pas exprimée précisément sur ce point ! J'avoue que ce reproche m'a saisie !
Il n'est pas dans mes habitudes de pleurer même symboliquement pour un aspect de notre législation qui, a priori, est logique et tend à harmoniser de façon rationnelle l'organisation de notre pays.
Tout d'abord quelques rappels, qu'est-ce qu'un canton ?
Certainement pas une aire de gestion spécifique pour le Conseil général, c'est une aire d'élection comme l'est une circonscription.
Le canton est le territoire sur lequel chaque conseiller général est élu pour aller siéger au Conseil général, assemblée qui déploie des compétences et des politiques sur le département. D'ailleurs en 2015, après le renouvellement des cantons, le conseil général s'appellera le Conseil départemental et les élus des conseillers départementaux, ce qui j'espère apportera un peu de clarté et de compréhension dans l'esprit des citoyens.
Alors pourquoi n'ai-je pas versé ma larme ?
Le redécoupage des cantons à deux objets : inscrire la parité femme-homme dans les assemblées départementales, à l’instar des communes et des régions, sans les inconvénients du scrutin de liste, jugé trop hégémonique et partisan et, rééquilibrer la représentation démographique citoyenne d'un canton à l'autre.
Depuis la création des départements, qui datent de la révolution française de 1789, la commune, qui joue le rôle de chef-lieu de canton est la plus peuplée. Si Vif l'a été au début, aujourd'hui, c'est Pont de Claix qui récence le plus d'habitants (11 400 habitants) alors que Vif en compte environ 8 500.
À quoi sert cette notion de chef lieu de canton ?
Après la révolution et jusqu'environ les années 80, l'état centralisé devait décliner sur son territoire ses services ouverts au public. Internet n'existait pas et la décentralisation n'avait pas encore fait ses preuves, les modes de paiement n'étaient que partiellement dématérialisés par chèques, la carte bleue et les retraits automatiques n'existaient pas. Au fur et à mesure de toutes ces avancées technologiques et avec l'approfondissement des transferts de compétences entre l'Etat et les collectivités locales, l'existence de services déconcentrés de l'état tels que la DDE ou les trésoreries se sont posées. Aujourd'hui, la DDE dans les cantons a disparu avec le transfert des routes aux départements et de l'instruction des permis de construire aux communes.
Aujourd'hui l'Etat n'a plus d'autres fonctionnaires déconcentrés que dans les trésoreries de chef-lieu de canton et les gendarmeries.
Pour les trésoreries : Les progrès de dématérialisation des paiements ne justifient plus cette déconcentration. Des services regroupés par "arrondissements" plus grands, seraient suffisants pour recevoir le public en demande de renseignements sur leurs impôts, ce qui est déjà fait sur Grenoble. En outre, le plus gros des travaux effectués par les trésoreries locales sont au service des communes ou autres établissements publics locaux. Il n'est plus nécessaire d'être dans une extrême proximité géographique, les échanges se passant en majorité par internet, téléphone, ou autre types d'envois. Les rencontres physiques là aussi n'obligent pas à une extrême proximité, mais bien à un travail collaboratif en réseau.
Les gendarmeries sont d'un autre registre car là, la proximité est importante. Elles doivent rester au plus près du public, avec des effectifs correspondant au nombre de habitants. Leur gestion est là encore complètement indépendante du Conseil général, c'est l'état qui décide de leur déploiement. Une seule spécificité demeure, le partenariat avec les communes pour construire les gendarmeries. Situation qui apparaît de plus en plus inopportune car les communes sont en fait uniquement décisionnaires sur leur implantation lors de l'instruction des permis de construire.
Que reste-il donc de cette classification de chef- lieu de canton, à part la prime donnée à la commune ainsi désignée ?
Pas grand-chose, sauf pour cette commune, une gratification de 15% sur sa dotation globale de fonctionnement versée par l'Etat. Dotation décidée à une époque où le chef-lieu de canton était censé assumer des charges spécifiques pour l'état. Aujourd'hui il ne reste pas grand-chose, surtout dans un contexte d’intercommunalité qui recentre à ce niveau le déploiement des politiques transférées par l’Etat. Sa suppression pourrait d'ailleurs être une source d'économie !
Donc aurai-je du verser ma larme lors du transfert de cette appellation du canton de Vif vers Pont de Claix ? Peut- être pour la nostalgie des temps anciens...
Aurai-je du verser ma larme de la dissociation de Claix de ce nouveau canton ? Sans doute, mais comment aurions fait pour répondre aux exigences, certainement exorbitantes pour l'Isère, de recomposition de nos cantons pour qu'ils soient plus équilibrés démographiquement, sans augmenter le nombre d'élus alors que depuis sa dernière recomposition notre département a pris environ 300 000 habitants de plus et qu'il est un des plus hétérogènes de France entre plaines et montagnes, entre urbain et rural. Pour mémoire, le canton de vif compte entre 36 000 et 38 000 habitants là où les trois cantons du Trièves totalisent à eux trois, 9000 habitants.
Avec la réforme le canton de Pont de Claix comptera environ 45 000 habitants, deux conseillers départementaux le représenteront au sein de l’assemblée départementale.
Ces exigences prouvent bien que la première fonction du canton est de présenter un territoire d'élection capable de respecter la représentation démographique et de genre avec les binômes femme-homme qui seront candidats l'an prochain.
C'est ce à quoi je me suis attachée pour ne pas verser ma larme...
Mais, dans le contexte de chamboulement perpétuel que nous traversons, les nouveaux cantons risquent d'avoir une très courte vie... La suppression des Conseils départementaux étant déjà avancée avant même leur mise en service !
Nostalgie des temps anciens.... Le monde qui pleure a t-il raison ?
13:59 Publié dans 1. De vous à moi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : canton de vif, pont de claix, conseil général de l'isère, brigitte perillie
27/03/2014
Quelles leçons pour ces élections municipales de mars 2014
Une large expression de raz le bol de la part des électeurs de gauche, assurément.
Un large raz le bol en direction du gouvernement, normal !
Un peuple de gauche déstabilisé, désabusé ; un électorat de gauche qui a boudé les urnes.
C’était à prévoir, pour autant est-ce la solution ?
L’Etat est dans l’impasse financière et, par ricoché, tous les organismes et collectivités tributaires de ses financements. Tous sont dans un étau qui les pousse à réduire leurs actions, leurs politiques.
Nous pouvons déplorer cette situation mais que faire dans l’urgence ?
L’Etat très endetté, ne peut continuer à augmenter sa dette au risque de ne plus pouvoir emprunter et donc, payer ses charges de fonctionnement (salaires des fonctionnaires, retraites, subventions…). L’urgence est sans nul doute de refonder les circuits financiers qui alimentent les fonds publics.
ils sont de deux ordres : les impôts et taxes, l'emprunt.
Pour les emprunts :
L’Etat, mais surtout l’Europe, devraient être en situation de prêter des fonds aux gouvernements nationaux comme aux collectivités locales à des taux bas, voire sans taux. Cette idée enterrée par les années Giscard et toutes celles qui ont suivi, en France comme en Europe, retrouve sa justification depuis la crise de 2009.
Mais qu’en est-il actuellement ?
Les autres pays nous suivent-ils pour replacer la banque européenne dans cette logique ?
Comment accepter encore que des banques privées s’enrichissent sur les besoins de fonctionnement des états ? C’est pourtant ce que nous constatons depuis plus de 40 ans… comme par hasard, les déficits structurels de notre pays ont commencé à se creuser à cette période, et ce n’est pas seulement à cause de la crise du pétrole !
Alors, comment sortir de cette spirale infernale qui nous aspire vers le bas, vers toujours plus d’inégalités ?
Je n’ai pas la prétention de donner des leçons d’économie, mais je crains que les solutions soient d’abord en Europe, puis dans chaque état. Nous pourrions imaginer une banque européenne au service des Etats des pays membres et des banques nationales au service des collectivités locales. On pourrait imaginer des prêts aux taux réduits qui n’entachent pas les capacités d’action des gouvernements, des collectivités qui œuvrent pour l’intérêt public, pour l’intérêt général. Pour cela, il faudrait des lobbys moins infiltrés dans les états, dans les gouvernements libéraux…
Il y aura bientôt les élections européennes… ce sera pour tous l’occasion d’exprimer aussi nos choix. Il ne faudra pas porter les libéraux au pouvoir, si non les quelques gouvernements socialistes, les socio-démocrates ne pourront jamais faire entendre leur voix. Si non, Il ne faudra alors pas espérer sortir du marasme dans lequel nous sommes actuellement.
Pour en sortir, il faudrait également juguler l’hémorragie fiscale de la part des entreprises comme des particuliers. Et, comment le faire sans l’Europe alors que dans son sein certains états contribuent à cette évasion ? Il faudrait aussi une harmonisation fiscale et sociale.
Comment peut-on imaginer que nos pays retrouvent le chemin de la croissance, même raisonnée, sans une mise en cohérence de nos systèmes sociaux ? Comment ne pas imaginer les tirer vers les plus favorables ?
Faire une Europe économique c'est bien, mais avec une Europe sociale, c'est encore mieux.
Ces deux pistes sont en route, mais bien sûr pas encore avec des effets visibles.
C’est par la force de notre expression en faveur de ceux qui affichent la forte volonté de stopper ces phénomènes que nous y arriverons et non pas en n’allant pas voter ou en choisissant ceux qui nous trompent en disant qu’ils vont sortir de l’Europe.
Pour revenir aux municipales, elles ont été prises en otage sur ces questions par ceux qui s'insurgent. Maintenant il faut revenir à une action constructive, d'abord sur les enjeux locaux. Dans nos collectivités, les actions ne sont pas les mêmes, mais elles peuvent-être aussi désastreuses. C'est ce qui nous attend si nos communes sont livrées en masse à la droite, droite libérale ou extrême.
Brigitte Périllié
18:15 Publié dans 1. De vous à moi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brigitte périllié, élections municipales, élections européennes
18/03/2014
Pour un vrai service public de la petite enfance en France
L'accueil de la petite enfance, est un service qui permet aux parents d'être libérés de leur charge éducative pendant leur temps de travail. Il fait donc partie des services d'accompagnement au développement socioéconomique d’un territoire. L'autre mission de cet accueil, notamment quand il est collectif, est de permettre une socialisation précoce des enfants, voire de leur famille. Elle s'inscrit dans un objectif de prévention globale, sur un territoire de proximité.
Aujourd’hui, alors que les familles sont très largement composées de couples bi-actifs et à moindre mesure, de parents isolés, aucun territoire ne peut s’exonérer de répondre à ce besoin économique et social, qu’est l’accueil de la petite enfance.
Sur le plan National, l’Etat participe financièrement à ce service par le biais de la CAF, en investissement et en fonctionnement. Localement, les départements sont chargés de veiller au respect des réglementations, tant en termes de locaux et de respect des compétences professionnelles que des effectifs d'encadrement des enfants en milieu collectif. Ils assurent également l’agrément, la formation et le suivi des assistantes maternelles.
Dans ce contexte, il semble indispensable que les communes ou intercommunalités, en première ligne pour les services de proximité, établissent leur plan de développement ou de suivi les modes d’accueil de la petite enfance sur leur territoire. Cela leur permettrait de préciser leur niveau d’implication et leurs limites d’engagement humain et financier dans ce domaine. Et aussi cela permettrait aux familles de s’organiser en connaissance de cause pour élaborer leur propre projet éducatif pour leurs enfants.
Ainsi, il serait plus simple pour les collectivités d’accompagner ou pas à de nouvelles initiatives, notamment lorsqu’elles sont portées par des associations ou des entreprises privées.
Il est donc temps que l'accueil de la petite enfance devienne une vraie politique locale, de proximité, développée partout sur notre territoire, qu’il devienne un service public.
En cette période pré-électorale, ce sujet doit faire débat dans les communes ou intercommunalités.
Brigitte Périllié
14:06 Publié dans 5. Enfance - Famille | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : petie enfance, commune, intercommunalité, conseil général, brigitte périllié